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Mobilisé-es pour la transition alimentaire
Coordonné par le collectif Autonomie alimentaire de Grenoble et ses environs, la première édition du mois de la transition alimentaire proposera au grand public ateliers, conférences, débats, découvertes, rencontres et visites guidées…

Les Grenoblois-es peuvent profiter d’un vaste choix de marchés et de lieux de distribution de produits alimentaires. ©Sylvain Frappat
Autant de rendez-vous qui seront l’occasion de mettre en valeur toutes les réflexions et initiatives locales portées autour des enjeux de l’alimentation. César Léchémia, responsable du collectif Autonomie alimentaire, précise :
Pour un meilleur impact auprès du public, les organisateurs ont volontairement choisi de coller à des événements similaires et fortement médiatisés : Semaine du goût du 12 au 18 octobre, festival Alimenterre du 15 octobre au 30 novembre, Journée mondiale de l’alimentation le 16 octobre…
Ces manifestations prouvent d’ailleurs que le sujet de l’alimentation dépasse aujourd’hui largement la circonférence de notre assiette. L’accès de toutes et tous à une alimentation saine et abordable s’inscrit désormais dans une logique transversale de solidarité.
Un projet interterritorial comme le PAIT, qui intègre les enjeux climatiques, valorise la grande variété de productions agricoles locales et vise à renforcer les coopérations du producteur au consommateur, participe activement à cette démarche.
Grenoble accroît son avance
Pour la ville de Grenoble, les enjeux alimentaires sont une priorité de longue date, même s’ils n’entrent pas dans le champ de ses compétences obligatoires. Antoine Back, adjoint à la stratégie alimentaire, rappelle :
Acte symbolique, mais révélateur de cette volonté, la capitale des Alpes fut la première commune de France à se doter, dès 2014, d’une élue spécifique chargée de l’alimentation.
Dépendante à 98% de ressources hors de son territoire, Grenoble sert quotidiennement 12 000 repas dans les cantines scolaires, résidences de personnes âgées, crèches, self municipal, restauration à domicile… Elle est de fait la collectivité la plus consommatrice de l’Isère.

Chaque jour, Grenoble sert 12 000 repas dans ses équipements. ©Auriane Poillet
«La capacité d’entraînement de la Ville vers la transition alimentaire est considérable», affirme l’adjoint. À titre d’exemple, la cuisine centrale de la Ville dispose à elle seule d’un budget annuel de commande publique de plus de sept millions d’euros.
Au-delà de ce puissant levier que représente la restauration collective, Grenoble multiplie les démarches autour de l’action sociale, de l’éducation à l’environnement, à l’alimentation et du soutien à l’agriculture urbaine.
Des mesures concrètes
La politique ainsi mise en place s’articule autour de cinq piliers : le bio, le local, les alternatives à une alimentation trop carnée, la lutte contre le gaspillage, sans omettre la dimension sociale indispensable pour garantir à tous l’accès à des produits sains.
Et pour construire ce nouveau et très ambitieux modèle alimentaire, la Ville s’appuie sur des mesures à la fois fortes et concrètes :
- Mieux manger dans la restauration collective : intégration du bio et du local dans les assiettes, tarification solidaire, plus de repas végétariens, adoption de contenants alimentaires inertes…
- Produire en ville : structuration et accompagnement de projets d’autoproduction et démarche active pour la multiplication des formes de production marchande en ville (fermes urbaines, culture sur les toits, le Bar Radis…).
- Lutter contre la précarité alimentaire : déploiement d’un service d’épicerie solidaire (Episol), soutien aux projets de redistribution alimentaire (Banque alimentaire, Géfélépots) et d’accompagnement au bien-vivre alimentaire (ateliers pratiques, Jardins pour vivre).

La Ville a lancé l’idée de la première ferme urbaine 100% bio en 2018. ©Alain Fischer
Antoine Back prévient cependant :
Il ne faut pas se faire d’illusion. Le défi alimentaire est aujourd’hui immense. Avec la meilleure volonté du monde, une ville ne peut qu’accompagner et favoriser le mouvement vers la transition alimentaire. C’est une responsabilité qui nous incombe à tous.
Collectivités, producteurs, distributeurs, responsables de la chaîne agroalimentaire, restaurateurs, acteurs sociaux, éducatifs, monde médical, sportifs, consommateurs, parents : il appartient à chacun de mettre en œuvre ce qu’il est en mesure de porter, pour accéder à une alimentation saine, sûre et durable.
En cela, une initiative comme le Projet Alimentaire Inter-Territorial, qui cherche à sensibiliser tous les acteurs, est une pièce maîtresse sur l’échiquier de cette nécessaire évolution
Commentaire de Fabrice N le 13 septembre 2020 à 18 h 37 min
Ne pas oublier quand meme que l’aire urbaine représente 4.4 fois plus de gens à nourrir – et donc de surface à prévoir à cet effet – que Grenoble stricto sensu.
Et qu’il faut défalquer ces surfaces habités des zones cultivables, contrairement à ce que peux faire faussement penser la petite carte en haut à droite !
Par ailleurs j’aimerais des liens plus précis que le titre d’un livre: il me semble (mais je peux me tromper) que la fourchette basse serait plutôt 1000-1500 m²/personne plutôt que 800, et je ne crois pas que ce soit en bio.