D’après les chiffres disponibles les plus récents, en 2013, l’agglomération a dépassé le seuil de concentration de particules de poussière en suspension, d’un diamètre inférieur à 10 microns appelées « PM10 », 45 jours durant.. Soit un jour sur huit en moyenne, et un jour sur trois en hiver, où les épisodes de pollution sont plus longs et plus fréquents.
L’impact est considérable sur la population : les services régionaux d’épidémiologie évaluent à 67 par an les décès anticipés liés à des pics de pollution sur le bassin grenoblois et à 155 par an ceux liés à la pollution habituelle, dite « de fond ». Car toute exposition aux particules fines est dangereuse. À bout de souffle, la cuvette ?
Le cas grenoblois n’est pas unique
La ville fait partie des seize grandes villes françaises – loin derrière Paris, Annecy, Lyon ou encore Marseille – à ne pas respecter les seuils limites fixés par les directives européennes pour les deux polluants considérés comme les plus critiques, les particules fines (PM10) et le dioxyde d’azote. Ces dépassements récurrents des normes de qualité de l’air valent aujourd’hui à la France d’être poursuivie devant la Cour de Justice Européenne pour manquement aux règles.
Qu’en est-il concrètement de l’état de l’air dans la capitale des Alpes ? « La situation à Grenoble est sensible, avec des conditions de dispersion difficiles liées à son encaissement (voir encadré ci-dessous). Pour autant, la ville n’est pas particulièrement polluée. Elle est là où on l’attend compte tenu de sa taille et de sa population. Il n’y a pas d’effet “Grenoble” » insiste Camille Rieux, chef de projet à Air-Rhône Alpes, l’association régionale chargée par le ministère de l’Environnement de la qualité de l’air et liée aux scientifiques locaux dans de nombreux projets.
Plus encourageant encore : les mesures réalisées attestent même d’une amélioration globale ces dernières années, en particulier sur les traceurs de la pollution industrielle (dioxyde de soufre et benzène). « Il n’y a donc pas de fatalité : il est possible d’agir ! » souligne l’expert.
D’où vient cette pollution ?
À Grenoble, les sources varient selon les saisons. S’agissant du dioxyde d’azote, elles sont liées à 64 % aux transports (particules diesel, usure des pièces mécaniques et des pneumatiques) et à 21 % à l’industrie (incinération, carrières, cimenteries…). Pour ce qui est des particules fines, les principaux responsables sont à 51 % le chauffage domestique au bois (une part qui peut augmenter à 70 % en hiver), à 20 % les déplacements et à 17 % l’industrie.
La ville n’est pas uniformément touchée : « Grenoble n’est pas un bloc monolithique très pollué. On observe des points noirs dans le cœur de l’agglomération, le long des grands boulevards et des axes autoroutiers, mais d’autres secteurs sont préservés » explique-t-on à Air Rhône-Alpes. Dernier élément d’importance, toutes les concentrations de polluants recensées ne sont pas issues de l’agglomération elle-même, loin s’en faut : plus du tiers des particules fines proviennent de l’extérieur de la région grenobloise.
Commentaire de Pizot le 7 février 2015 à 16 h 38 min
Les Grenoblois et autres habitants de la Métro se meurent à petit feu…
A quand une zone interdisant l’accès de la ville aux véhicules les plus polluants ?
On est en droit d’attendre ce type de mesure quand on a une municipalité verte et une situation aussi critique à Grenoble !
Merci
jm