La transition écologique est une opportunité économique. C’est la conviction de la Ville, qui s’attache à offrir une vision qui dépasse les modèles économiques qui ont conduit aux crises récentes.
Depuis le passage en métropole, Grenoble garde encore des cartes maîtresses pour insuffler à son territoire une orientation à la fois plus solidaire et plus durable. À commencer par les satellites (lire encadré ci-contre), ces entreprises rattachées à la Ville : des Sociétés d’économie mixte (SEM) et des Sociétés publiques locales (SPL), où la municipalité est actionnaire majoritaire et assure donc leur présidence. Elle dispose d’atouts pour orienter leur fonctionnement dans le sens de l’intérêt des usagers à long terme.
« Les satellites sont les bras armés des politiques publiques. La Ville de Grenoble mène pour une grande part sa politique économique en s’appuyant sur eux, dans un projet global à la fois citoyen, écologique et solidaire », confirme Anne-Sophie Olmos, conseillère municipale déléguée au contrôle de gestion et à la commande publique.
Une commande publique plus lisible
Le développement économique dépend aussi pour beaucoup des contrats passés entre la Ville et les entreprises privées pour satisfaire des besoins précis : travaux dans les bâtiments publics, maintenance d’équipements, fourniture de repas pour la restauration scolaire, etc.
« À travers la commande publique, Grenoble souhaite impulser de nouvelles orientations qui profitent à tous. Par exemple, en deux ans, la part du bio et/ou du local dans l’alimentation scolaire est passée de 25 à 50 %. C’est un résultat qui s’obtient grâce à beaucoup de volonté politique, et qui doit donner confiance aux petits producteurs locaux pour l’avenir », témoigne Pascal Clouaire, adjoint à la démocratie locale et à l’économie de proximité.
la Ville envisage la création de pôles qui renforceront l’identité des quartiers
Cette commande publique s’inscrit dans un cadre réformé à l’échelle nationale au printemps dernier. Objectif : simplifier les relations entre les entreprises et les donneurs d’ordre. Dès février 2016, la Ville a voté une délibération-cadre qui précise certains critères : clauses environnementales et sociales réaffirmées dans les appels d’offres, place plus grande pour l’économie sociale et solidaire, dialogue avec les entreprises avant la consultation, etc.
Rapprocher producteurs et consommateurs
Cette proximité, la Ville veille aussi à la renforcer avec les commerçants. Une réflexion s’est engagée autour des horaires d’ouverture des magasins et leur adaptation au rythme et au comportement des clients.
« Avec l’avènement d’Internet, les consommateurs ont profondément modifié leur comportement d’achat. Ils achètent aussi de plus en plus tard, en fin de journée, et nous devons en tenir compte », constate Pascal Clouaire.
Ces discussions concernent aussi les horaires des commerçants non sédentaires. Dans sa volonté de rapprocher au maximum producteurs et consommateurs, la Ville veut tendre vers un modèle économique circulaire, vertueux sur le plan énergétique (moins de déplacements, donc moins de CO2) comme au niveau social (prix plus justes, services associés). Ce modèle tient compte de l’attractivité urbaine.
La Ville a déjà amorcé une série d’aménagements en ce sens, notamment à travers un nouveau Plan lumière. Elle envisage aussi la création de pôles qui renforceront l’identité des quartiers. « Ces rues et ces places conforteraient les vocations déjà observées sur le terrain : une rue de Strasbourg et une place de Metz encore plus gastronomes, un quartier Championnet toujours plus dédié aux créateurs et artisans, un centre-ville surtout dévolu au prêt-à-porter… » esquisse Pascal Clouaire.
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