Iris Arnulf
« Sida : l’important, c’est de rompre l’isolement »
Iris Arnulf est psychologue, coordinatrice de l’association grenobloise Tempo.
« L’important est de rompre l’isolement, de redonner du lien, pour les malades et leurs proches »

Iris Arnulf, psychologue. © Alain Fischer
Que peut-on trouver en poussant la porte de votre association ?
Nous proposons un lieu d’accueil et de convivialité aux personnes touchées par le Sida (ou hépatites) et à leurs proches. Nous accueillons tout type de public, enfants et parents de malade, migrants, usagers de drogue…
On suit les personnes qui nous sont adressées par les hôpitaux, Aides, ou encore les médecins libéraux. Les besoins sont importants, on ne désemplit pas. Les liens créés à Tempo peuvent aussi perdurer à l’extérieur, l’association contribue à faire naître une entraide mutuelle.
Quel soutien apportez-vous au quotidien ?
Nous nous engageons pour la qualité de vie et le bien-être des personnes que nous accueillons. Nous les aidons à entrer ou à rester dans un parcours de soin, à prendre leur traitement tous les jours lorsque c’est trop lourd.
L’accompagnement peut se faire en entretien individuel, j’interviens alors en tant que psychologue, ou sur un temps collectif à travers les ateliers thérapeutiques que nous organisons. Nous les soutenons également dans leurs démarches administratives, avec un ordinateur à disposition, la possibilité d’éditer des CV, de faire des photocopies.
Comment améliorer la qualité de vie des personnes touchées par le sida ?
Nous proposons des ateliers qui ravivent l’image de soi : massages et soins du visage, massages corporels avec le concours d’un kinésithérapeute. Le vendredi, nous organisons une activité culinaire, autour d’un repas collectif, depuis l’envie jusqu’à la réalisation, en passant par les courses.
C’est un moment convivial accompagné par une nutritionniste : avec une hygiène alimentaire équilibrée, on supporte mieux les effets secondaires du traitement.
Quel message souhaiteriez-vous transmettre ?
En 2017, on note encore une ignorance des modes de transmission : les peurs sont toujours là. Nous participons à la lutte contre les difficultés à l’embauche, l’homophobie, le refus de soin que l’on peut constater chez certains professionnels de santé.
Les discriminations sont réelles et il y a encore du chemin à faire avant que nous n’ayons plus besoin de soutenir les personnes qui en sont victimes.
Renseignements divers
Association Tempo, 13, rue Gay Lussac (Tram A, arrêt Mounier). Accueil le mardi de 14h à 18h, le jeudi de 9h à 12h et le vendredi de 10h à 16h 04 76 03 16 43
Commentaire de Anilus Sonia le 1 novembre 2017 à 22 h 14 min
Bon travail , on est solidaire. Le combat continue et on va porter la victoire sur le VIH.