secteurs 5 et 6
Médiatrices paires de santé : l’accès aux soins des plus démunis
La Ville a positionné deux médiatrices paires de santé sur certains quartiers (Villeneuve, Village Olympique, Teisseire, Jouhaux, Abbaye et Châtelet) pour gommer les inégalités dans ce domaine.

Rachida Kebaïli et Nadia Boukreris
Rachida Kebaïli et Nadia Boukreris recréent ainsi un lien entre le système de santé et la population qui en reste éloignée. Habitantes du territoire où elles exercent, proches du public, elles possèdent une expérience de vie et d’action et un savoir pratique en matière sociale et de santé. Leur mission consiste à faciliter l’accès aux soins et aux droits sociaux, accompagner et suivre le déroulement des démarches.
Ce dispositif innovant est financé par l’Agence régionale de santé. En cours de recrutement, un troisième médiateur interviendra à Mistral, Lys Rouge, Abry et Alma Très-Cloîtres.
Renseignements divers
- Rachida Kebaïli (secteur 5) : permanences sans rendez-vous, le
mardi de 9h à 12h30. Maison des habitants Les Baladins : 04 76 33 35 03.
- Nadia Boukreris (secteur 6) : permanences sans rendez-vous, le jeudi de 9h à 12h30. Maison des habitants Teisseire Malherbe : 04 76 25 49 63.
La force de l’expérience
Portrait de Rachida Kebaïli, médiatrice paire de santé
Rachida, 56 ans, d’un tempérament affirmé, a roulé sa bosse ! Habitante des Baladins, elle est connue de tous dans son quartier. Titulaire du bac, elle a exercé pas mal de métiers : aide médico-psychologique, employée de cantine – « un métier alimentaire » confie-t-elle avec recul – et médiatrice administrative à la Maison des habitants Prémol et au PIMMS.
De grains en tempêtes, elle essuie bien des déferlantes et sombre dans la dépression, l’exclusion sociale, la déchéance. « Un vrai désastre ! Une voisine m’a tendu la main. Je me suis engagée à 100 % dans l’associatif. Le jour où j’ai évoqué mes problèmes, j’ai commencé à revivre. »

Aujourd’hui médiatrice paire en santé, elle doit aller vers les exclus du système de santé et des droits sociaux. Une tâche pas facile puisqu’ils ont souvent peu visibles. « A nous de faire le premier pas, de susciter le contact, d’abattre les barrières. Plus rien ne m’impressionne, ne me fait peur. Je ne juge pas, je sais qu’on peut tomber très bas et ne plus pouvoir se relever seul ; je l’ai vécu ! Les professionnels de la santé ne doivent pas parler de leur vie personnelle. Nous, c’est le contraire. Raconter notre expérience de vie à notre interlocuteur, lui expliquer qu’on peut s’en sortir, permettent d’abolir les distances, de poser un climat de confiance, d’intelligence et de libérer la parole. Par intuition, je sais débusquer les non-dits, appuyer là où ça fait mal pour mieux aider les gens en difficulté. »
Sans forfanterie, Rachida mesure le chemin parcouru. « Seule, je ne m’en serais pas sortie. Alors que je ne pensais pas retrouver du travail à cause de mon parcours et de mon âge, je démarre une nouvelle vie. J’ai tant de choses à réaliser pour inventer ce nouveau métier où l’on touche le plus profond de l’être humain, qu’à force d’écoute et d’empathie on va ouvrir à une autre vie. »
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