Il est l’initiateur du mouvement des Villes en transition (lire encadré ci-contre), qu’il a créé dès 2005.
Rob Hopkins, professeur britannique de permaculture, s’est fait connaître grâce à son engagement dans la petite ville de Totnes, dans le Sussex (sud-est de l’Angleterre).
Le film Demain, de Cyril Dion et Mélanie Laurent, succès au box-office en 2016, lui a offert une notoriété internationale. Invité à Grenoble le 28 janvier dernier à l’occasion des vœux du maire, Rob Hopkins a expliqué sa démarche devant un large public.
« Nous savons ce que nous ne voulons plus dans notre société », a-t-il avancé en soulignant l’évolution parallèle des courbes de la consommation d’engrais chimiques et de la solitude. « Passons maintenant à ce qu’on souhaite réellement de positif et regardons comment mettre nos idées en actes. De la même manière que les hommes se sont accrochés à l’idée, quinze siècles durant, que la Terre formait le centre de l’univers, beaucoup d’habitudes mentales restent ancrées, conduisant à l’impasse écologique et sociale que l’on sait. Heureusement, les choses bougent. À Totnes mais aussi dans des grandes villes du monde. Un peu partout sur la planète, des initiatives locales bâtissent un autre modèle de vie, fondé sur l’innovation, l’usage et le partage. »
Des quartiers impliqués
Que ce soit en matière d’éducation solidaire, de pratiques agricoles ou encore d’énergie partagée, l’imagination reprend le pouvoir. Un pouvoir mieux distribué : « Dans tous ces domaines, nous devons démontrer que la puissance publique est une puissance d’avenir. Et que les habitants peuvent être les acteurs du changement », complète Éric Piolle, maire de Grenoble.
pour réussir le monde de demain, la transition doit agréger l’intérêt et les forces de tous.
C’est déjà le cas à Grenoble, où des projets éclosent, insufflés par les habitants eux-mêmes, mais aussi par les écoles ou des associations. Ces projets mettent en commun les apports créatifs des uns et des autres, tous soucieux de redonner du sens à la vie de quartier.
Celui de Saint-Laurent par exemple, qui mise sur son « laboratoire post-carbone » pour promouvoir l’agriculture urbaine et renforcer les liens intergénérationnels. Dans le quartier de la Capuche, plusieurs structures agissent ensemble pour répondre avec plus d’efficacité aux enjeux de la solidarité. À la Villeneuve, les associations mobilisent les habitants dans la co-construction de projets pour l’avenir de leur quartier…
Rassembler les énergies
Ces initiatives, et tant d’autres, seront présentées à travers les ateliers, tables rondes et rencontres de la Biennale des Villes en transition. Durant quatre jours, cet événement, qui succède à l’ancienne Biennale de l’Habitat durable, mettra en perspective des thèmes aussi variés que le climat, la biodiversité urbaine, la gestion de l’énergie, la démocratie participative et la solidarité.
Avec le témoignage de grandes villes étrangères et de nombreux retours d’expérience par les acteurs engagés sur le terrain, cette Biennale promet de s’adresser au public le plus large. Il ne pourrait d’ailleurs en être autrement : pour réussir le monde de demain, la transition doit agréger l’intérêt et les forces de tous.
Une idée portée par Nicolas Hulot, parrain de l’événement : « La transition est un projet collectif qui nous invite à construire sur ce que nous avons en commun. »
Renseignements divers
Biennale des Villes en transition, du 9 au 12 mars.http://villesentransition.grenoble.fr/
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