Comme un film de l’action municipale déroulé sur une année, le budget est la traduction financière de l’action politique. Il consigne en monnaie sonnante et trébuchante les engagements et les ambitions de la municipalité, ce que les élus pensent utile et juste de mettre en œuvre pour tous les habitants.
Il reflète aussi les contraintes auxquelles la Ville doit faire face, à un moment où l’argent public devient plus rare. Le budget 2015 de Grenoble sera voté dans quelques semaines après un travail de réflexion de presque une année. Sa préparation aura marqué les esprits, en mobilisant 78 agents de la direction des finances, ainsi que les cadres de tous les services : un travail coopératif à la mesure d’un projet complexe.
Remise à plat de la méthode
Suite à l’arrivée de la nouvelle équipe, un audit financier interne a été réalisé par les services de la Ville. Il a mis en évidence l’évolution des dépenses et des recettes durant les dix dernières années, ou encore dressé un panorama détaillé des subventions. Cet audit doit aussi éclairer le programme d’investissements auxquels la Ville veut se consacrer pour la période qui s’ouvre.
Autre volonté forte : la politique se place au cœur du budget. Jusqu’ici, les élus transmettaient des directives globales aux services qui déterminaient comment les appliquer au mieux. Les nouveaux élus, qui ont tous suivi une formation sur les finances et participé à des réunions thématiques, sont mobilisés pour travailler directement avec les services sur l’application des directives et la validation des choix.
Des centaines de questions fusent de toutes parts. Chaque élément est soigneusement soupesé. Pour cela, le vote du budget 2015 a été décalé de deux mois, tout en respectant le cadre légal.
Une équation difficile
Le budget 2015 se prépare alors que de multiples contraintes pèsent sur les finances municipales. L’équipe municipale s’est engagée à ne pas relever davantage la part communale des impôts locaux, afin de ne pas pénaliser les ménages les plus fragiles.
D’autre part, la ville de Grenoble présente un endettement déjà fort : 1 697 euros par habitant contre 1 131 euros pour des villes de taille similaire (chiffres 2013). Là où certaines villes peuvent continuer à faire appel à l’endettement auprès des banques, les marges de manœuvre de Grenoble, qui souffre d’une épargne insuffisante, sont très étroites.
Enfin, la Ville, comme l’ensemble des collectivités territoriales, subit un contexte national très pénalisant, avec la baisse des dotations de l’État, de l’ordre de 11 milliards d’euros sur trois ans.
Plusieurs hypothèses de travail ont été posées à la lumière de cette situation et différents scénarios élaborés pour trouver la solution budgétaire la plus appropriée. La Ville a finalement choisi de s’engager sur une baisse des dépenses de fonctionnement. Elle sera de l’ordre de 5 à 6 millions d’euros en 2015, ce qui correspond à la baisse des dotations de l’État prévue cette année. Cette baisse des dépenses se traduit par une stabilisation de la masse salariale et un remodelage des subventions accordées aux associations.
L’audit financier interne a ainsi fait apparaître que près de 90 % des subventions avaient été versées à 20 % des organismes subventionnés en 2013.
La subvention au CCAS, pilier de l’action sociale, ne sera pas impactée par cette tendance. La Ville prévoit la réduction des charges municipales courantes à travers la chasse au gaspi notamment.
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