Les Jeux Olympiques de 1968 occupent une place particulière dans la mémoire collective des Grenoblois. Événement majeur dans l’histoire de la Ville, ils lui ont permis d’acquérir une renommée internationale. Ils ont aussi laissé de nombreuses traces, sportives ou non, même si l’événement n’était pas en adéquation avec la politique sportive de l’équipe municipale qui a dû les organiser, bon gré mal gré. Une parenthèse qui servira néanmoins d’impulsion au développement des pratiques sportives.

Cérémonie d’ouverture des JO de Grenoble, le 6 février 1968. © AMMG
Bref rappel historique : la candidature de Grenoble est annoncée le 24 novembre 1960 par le maire de l’époque, Albert Michallon. C’est en 1964 que la ville obtient officiellement les JO. Lors des élections municipales de 1965, le docteur Michallon est battu par Hubert Dubedout.
Le « sport-spectacle » ne correspond pas aux orientations de la nouvelle équipe municipale qui va pourtant rapidement embrasser le projet olympique, conscient que « plus qu’une opération de prestige, les Jeux sont l’occasion de rattraper une partie des retards d’équipement et de relancer l’expansion […] et permettront de réaliser rapidement un vaste programme qui en d’autres circonstances aurait demandé douze à quinze ans pour se concrétiser », pour reprendre les mots du nouveau maire à l’époque.
Grenoble se couvre donc de chantiers. A tel point que la presse nationale parle de la ville comme du « Brasilia français ». Le volet sportif n’en bénéficie paradoxalement pas majoritairement : un cinquième seulement du budget des JO concerne alors les équipements sportifs ou leur fonctionnement.

L’anneau de vitesse et le stade de Glace (aujourd’hui Palais des sports). © AMMG
Ces derniers (l’anneau de vitesse et le stade de glace, rapidement réaménagé en Palais des Sports pour tenter de résoudre son problème de rentabilité) ne permettent d’ailleurs pas de combler le retard que connait Grenoble en matière d’installations destinées à la pratique du sport, notamment à l’échelle des quartiers.
Un tremplin pour les pratiques sportives
Mais les Jeux insufflent indubitablement une dynamique. Sur ces bases olympiques, les équipements se multiplient dès les JO passés dans toute la commune, pour atteindre près d’une cinquantaine au début des années 1980, au service d’une politique souhaitant favoriser le sport pour tous et le brassage social.
Les pratiques sont également impactées. Le ski en premier lieu, forcément. Les JO de 1968 accélèrent sa démocratisation, enclenchée depuis le début des années 1960.

Annie Famose lors de l’épreuve de slalom, où elle décrocha la médaille de bronze le 13 février 1968 à Chamrousse. © Photopress, collection Jack Lesage.
Le Grenoblois a une nouvelle passion. Mais les autres disciplines olympiques ne sont pas en reste : le hockey sur glace se développe, et le Grenoble Patinage voit son nombre de licenciés exploser après les Jeux.
Conséquence plus indirecte : plusieurs associations sportives voient le jour au Village olympique et cinquante ans après, l’école de football de l’USVO reste une référence par son dynamisme et la qualité de ses résultats.
Les JO ont aussi entraîné la création de la Delphinale, troupe folklorique officielle de la Ville, qui aujourd’hui encore exporte en France et à l’étranger musiques, chants, danses et costumes traditionnels du Dauphiné.
Les Jeux Olympiques de 1968 ont marqué leur époque et les esprits via les exploits sportifs qui s’y sont déroulés. Mais ils ont aussi marqué Grenoble et les Grenoblois, à plus d’un titre et durablement.
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