Ville de montagne, ville sportive, ville de recherche et de technologie, ville de cultures, ville étudiante, ville résistante, ville métissée, ville solidaire… Grenoble est composée de multiples facettes.
Seule ville française aux portes de deux parcs naturels régionaux (Chartreuse et Vercors) et bientôt trois (Belledonne), elle est aussi limitée par ses contraintes naturelles. Les trois massifs qui l’entourent forment un écrin magnifique mais son accès est longtemps resté difficile à cause de l’Isère et du Drac.
Au XIXe siècle, ces contraintes deviendront des atouts avec l’exploitation Porte de France du calcaire par Louis Vicat, qui invente le ciment prompt, ou la puissance des chutes d’eau convertie en hydroélectricité, la fameuse « houille blanche ». Un passé industriel qui inaugure sa tradition de ville d’innovation, tandis qu’en 1968 l’organisation des Jeux olympiques, accompagne le boom démographique de la ville.
Une ville mosaïque
Le maire de Grenoble, Eric Piolle, raconte :
« Grenoble est une mosaïque de traces qu’il nous faut décoder, interpréter, relier, pour lui donner du sens et se l’approprier. Ville en continuelle transition, Grenoble abrite des indices multiples de son histoire. Ses habitants s’y forgent un récit collectif, une histoire partagée. »
La ville conserve l’empreinte de ses permanentes adaptations et recompositions à travers tous les siècles. Avec ses sites datant du IVe siècle (baptistère, premières fortifications), ses églises du Moyen-Âge (Notre-Dame, Saint-André), ses édifices du XVIIe (couvent Sainte-Marie d’en Haut), Grenoble compte trente-cinq édifices protégés au titre des monuments historiques.
Grenoble, c’est aussi une histoire, des faits et des personnalités
Reconnue plus spécifiquement pour son patrimoine du XXe siècle, la ville abrite de nombreux bâtiments labellisés : la tour Perret, seul vestige de l’Exposition universelle de 1925 qui fut la première et la plus haute construction en béton armé d’Europe, ainsi que plusieurs constructions en ciment moulé des années vingt (l’immeuble des Éléphants rue Félix Poulat ou le Garage hélicoïdal de style Art déco rue Bressieux).
Les Jeux olympiques d’hiver – dont on célébrera bientôt le cinquantenaire – transforment radicalement la ville. De cette période, Grenoble hérite d’édifices nouveaux caractérisés par la prédominance du béton qui autorise des réalisations ingénieuses : l’Hôtel de ville, les Trois tours, le Village Olympique, le Stade de glace/Palais des sports, la gare… L’irruption de la modernité s’affirme aussi avec le Symposium de sculpture (1967).
Grenoble s’affirme comme une ville en transition, forte de son passé pour mieux aborder l’avenir
Grenoble, c’est aussi une histoire, des faits (Journée des tuiles, Résistance…) et des personnalités (Stendhal, Lesdiguières, Louis Neel…) qui ont forgé son identité. Une mémoire qui reste vivante grâce à l’implication de nombreux acteurs : Bibliothèque d’étude et du patrimoine, musées, office du tourisme, cinémathèque, associations… et des temps forts comme les Journées du patrimoine, à vivre les 16 et 17 septembre prochain.
Une ville d’hier et de demain
Eric Piolle précise :
« Le label “Ville d’art et d’histoire” que la Ville vient d’obtenir, témoigne de la volonté de renforcer, ensemble, la relation que les habitants nourrissent avec notre patrimoine, d’en favoriser la transmission et la compréhension ».
Le label vise à faciliter la lecture de la ville dans son ensemble et participera à la construction d’un récit commun sur lequel s’appuyer pour inventer la ville de demain.
Et si Grenoble est une ville en mouvement, une terre d’innovation qui a toujours su tirer profit de ses atouts comme de ses contraintes, c’est parce qu’elle a su prendre des leçons de l’histoire de son territoire.
Aujourd’hui, il s’agira aussi d’inventer des modes de développement inédits. C’est l’enjeu de projets comme les ZAC Flaubert et Esplanade, ou encore la Presqu’Île, identifiée pour son exemplarité en matière environnementale.
En construisant autrement, en s’appuyant sur ses richesses naturelles (eau, bois), en innovant en matière de transports et de solidarité, Grenoble s’affirme comme une ville en transition, forte de son passé pour mieux aborder l’avenir.
De nouveaux éclats pour la tour Perret
Un audacieux système d’éclairage de la tour Perret sera dévoilé à l’occasion des Journées du patrimoine le 16 septembre 2017 au soir.
Ce projet innovant est mené conjointement par les Instituts universitaires de technologie (IUT) et la Ville de Grenoble.
L’idée ? Mettre en valeur à la fois le savoir-faire technologique grenoblois et un symbole du patrimoine de la ville, qui doit être réhabilité à l’horizon 2020.
Rendez-vous samedi 16 septembre à partir de 20h au parc Paul Mistral, au pied de la tour Perret. Celle-ci sortira alors enfin du noir ! Une démonstration du système de programmation lumineuse à distance sera réalisée par les IUT.
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