Ressources
Tarification solidaire : le juste prix
Payer un service en fonction de ses ressources : un programme ambitieux qui nécessite la mise en place de nouveaux modes de calcul et de nouveaux critères.

Cantine de l’école Léon Jouhaux. © Sylvain Frappat
Pour Anne-Sophie Olmos, conseillère municipale déléguée au Contrôle de gestion et aux marchés publics, « la tarification solidaire fait pleinement partie du projet du mieux-vivre ensemble. »
C’est une tarification qui doit être plus juste, réellement adaptée aux revenus et non plus à des catégories d’habitants. D’où une réflexion poussée : chacun paie son loyer, son électricité, son chauffage, ses transports en tenant compte de ses revenus et de son « reste à vivre ».
Booster le Reste à vivre
La tarification progressive est l’un des premiers axes de travail mené actuellement. Elle doit mettre fin au système de tranches pratiqué jusqu’à présent, évitant ainsi les effets de seuils.
Beaucoup de familles, avec le système classique, se sont retrouvées dans la tranche supérieure des tarifs ou bien ont vu des aides supprimées, pour quelques euros de revenus de trop.
Cette tarification progressive, plus juste,est actuellement appliquée pour les cantines scolaires : c’est à partir du « reste à vivre » de chacun, c’est-à-dire de ses ressources moins les dépenses contraintes (loyer, électricité, eau, chauffage…) que se calcule le montant d’un repas.
Si l’estimation des dépenses contraintes peut paraître fastidieuse, il faut noter que très souvent ce calcul porte sur des services publics, tels que les bailleurs sociaux ou les transports en commun, pilotés en partie par la Ville. Qui veille à ce que les factures soient maîtrisées, en vertu d’une vraie politique d’aide aux précaires.
Des actions communes menées avec la TAG ou GEG ont ainsi permis de multiplier par huit le nombre de personnes bénéficiant de tarifs solidaires : le résultat d’actions d’information et de sensibilisation menées en étroite synergie.
Dites-le nous une fois
La Ville souhaite généraliser ce genre de calcul. Elle travaille aussi à la mise en place d’un dispositif « dites-le nous une fois » : il s’agirait de faire communiquer entre eux les différents systèmes d’information des services pour qu’une personne n’ait plus à répéter sa démarche pour bénéficier des prestations.
Par exemple, une fois qu’elle aura fourni les éléments pour inscrire ses enfants à la cantine, elle n’aura qu’à donner son nom pour bénéficier de tarifs adaptés pour d’autres services. Une démarche qui serait encadrée, bien entendu, par la loi de protection des données personnelles (RGPD) et qui viserait à éviter aux publics bénéficiant d’aides sociales de se sentir discriminés.
Un moyen également de lutter contre le non-recours en facilitant l’accès aux droits, sans que cela soit un parcours du combattant. Dans l’objectif d’un mieux-vivre ensemble qui se construit peu à peu.
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