Patrimoine
Les lieux emblématiques
A la fois contrainte et sublimée par son environnement alpin immédiat, Grenoble s’impose par sa personnalité. C’est particulièrement visible depuis le sommet de la Bastille, où s’étend loin le spectacle des perspectives urbaines en écho aux massifs qui l’enserrent. Aux pieds du visiteur, toute l’histoire de la ville se dessine, par cercles concentriques.

Le parc Jean-Verlhac, au cœur de la Villeneuve, s’étend sur 14 hectares. Une photo de la fin des années 1970. ©AMMG
Grenoble fut successivement une ville militaire, une ville révolutionnaire, une ville parlementaire, une ville haussmannienne, une ville résistante… Elle a conservé des tumultes de son histoire le goût des défis et du débat, comme en témoigne le pavé luisant de la place aux Herbes, haut lieu des controverses politiques de la ville à partir du XIIe siècle.
Espace démocratique enfiévré, la place aux Herbes s’est muée en haut lieu des métiers de bouche : marché valorisant nos producteurs locaux et restaurants.
Marqueur social
C’est aussi depuis les contreforts de la Bastille que l’on voit surgir la tour Perret. Perçant la verdure du parc Paul Mistral, l’édifice en ciment moulé rend hommage aux mineurs de la houille autant qu’à la dynastie des bâtisseurs locaux.
Son vertige sensoriel est à la hauteur des techniques employées pour sa construction à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1925. Marqueur social, la tour Perret fait aussi culminer à 90 mètres l’épopée industrielle de Grenoble, qui se prolonge aujourd’hui dans les nouvelles technologies.
Rêve urbain
Les œuvres d’artistes disséminées dans la ville rappellent l’identité patrimoniale singulière de Grenoble. Cette singularité s’exprime aussi dans sa politique d’aménagement urbain.

La place aux Herbes, au début des années 1980. ©AMMG
Toujours en train de se reconstruire sur elle-même : c’est près de là où fut allumée la vasque olympique des Jeux d’hiver de 1968 que Grenoble a bâti l’un de ses quartiers emblématiques. La Villeneuve concentre le rêve urbain de Grenoble et ses combats sociétaux à la fin du XXe siècle.
Sa transformation progressive en écoquartier populaire prouve la détermination de la capitale des Alpes à s’emparer à bras-le-corps des enjeux du 21e.
Richesses mises à l’honneur
La récente labellisation Ville d’Art et d’Histoire de Grenoble par le Ministère de la culture consacre cette richesse patrimoniale, urbaine, naturelle et culturelle. Elle est aussi l’aboutissement d’un important travail de valorisation qui mobilise musées municipaux et départementaux, bibliothèque patrimoniale, Office de tourisme et conférenciers.
Le label donne enfin à mieux comprendre les secrètes richesses de ce territoire complexe, qui se recompose en permanence et trouve son équilibre dans un foisonnement d’éléments : la montagne et l’eau, la nature et le béton, le flux des idées qui le traversent et son engagement immuable.
Commentaire de André HARDOUIN le 27 avril 2020 à 13 h 56 min
Enfin, une reprise en main du patrimoine laissé par les Jeux olympiques d’hiver de 1968.
Mieux encore, la rénovation de la tour Perret. Il est urgent de soigner ses blessures.